Le costume 2 pièces tel que nous le connaissons aujourd’hui a été popularisé au début du XIXe siècle. Il exprime la masculinité, le raffinement et le statut. Il a depuis connu peu de changement majeur dans sa structure. Veste plus courte, forme plus ou moins proche du corps, 1, 2 ou 3 boutons, style des revers… Dans l’univers professionnel du XXe il distingue le travailleur manuel ou technique des fonctions d’encadrement ou non opérationnelles. costume et sneakers
Face à un scope de couleurs et de motifs restreints, si le choix de la qualité du tissu et de la coupe sont des vecteurs d’appartenance à votre groupe social, c’est finalement les accessoires que vous portez qui orienteront l’image que vous allez transmettre à vos interlocuteurs. Choix de la cravate ou du noeud papillon, marque et modèle de votre montre, forme et patine de vos souliers.
Et c’est bien là que se trouve notre sujet. Les sneakers, emblème de la culture sport puis street des années 80’s, s’installent dans le registre formel du costume et challengent les classiques Richelieu et Derby.
Blasphème ou évolution?
Les marchés du sport puis du casual sont devenus trop limités pour les sneakers qui s’attaquent maintenant au style formel par excellence le costume.
Créée dans la 2nde moitié du XIXe siècle la chaussure de sport répond à un usage purement fonctionnel, favoriser l’adhérence et le confort pour maximiser la performance. Elle est montante pour le basket, à crampon pour le football ou le rugby à coussin d’air pour la course à pied. L’univers du sport aux couleurs bariolées est un terrain d’expression sans limite pour les designers.
Mais quelle digue a donc été franchie pour la retrouver aujourd’hui si présente en association avec un costume ?
Cette conjonction a été rendu possible par le foisonnement d’entreprises liées à internet et l’adoption de la sobriété par les sneakers.
La nouvelle économie avec ses salariés plus jeunes et sous perfusion de sneakers depuis leur tendre enfance a été la 1ère étape. Les sneakers ont parallèlement adoptées la sobriété qui sied à l’environnement professionnelle, monochrome : noires, grises, marron ou immaculées branches. Aujourd’hui en cuir de veau lisse ou velours, unies ou patinées pas de doute elles sont sorties des terrains de sport et revisitent les codes classiques. Face à temps de bonne volonté il serait intellectuellement malhonnête ou rigide de maintenir une position figée. Il est certain que le choix de chausser des sneakers ou de Richelieu n’est pas anodin et qu’il y a des occasions formelles et des environnements pour lesquels seule une paire de souliers classiques est acceptable, pour le reste c’est surtout une question de cohérence et d’harmonie.
costume et sneakers
Alors si aujourd’hui on vous interdit l’entrée d’un club parisien ce ne sera surement pas à cause de vos chaussures.
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Les looks présentés ci-dessous offrent un tour d’horizon des associations.